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 L'Enfer du Tauch 2005

 

 

 

                   Source organisation

Une course à part

Voilà, nous y sommes. L’heure de la revanche a sonné. J’ai en effet un contentieux à régler avec le Mont Tauch : l’année dernière, sur le grand parcours (137 km), après une nuit blanche de voiture pour descendre de Paris l’avant-veille, j’avais abandonné à 5 km de l’arrivée.

Les pentes de 11,5% de moyenne (avec des pointes à 22%), la chaleur et le renoncement avaient eu raison de moi. Depuis, quand je pense au Mont Tauch, la phrase d’Armstrong me revient en tête : « Pain is temporary. It may last a minute, or an hour, or a day, or a year, but eventually it will subside and something else will take its place. If I quit, however, it lasts forever »[1].

Autant dire que j’étais un peu motivé en arrivant à l’aéroport de Perpignan, vendredi soir. Faire une course ou une cyclo en Catalogne est, du reste, un moment toujours spécial pour moi : le maillot blanc i blau revient sur ses terres.

J’ai choisi toutefois de me limiter au petit parcours cette année : 85 km et plus de 1.700 m de dénivelé suffiront à assouvir la vengeance (contre moi-même).

Petite sortie de préparation le samedi, en ralliant notre hébergement, à Maisons (Hautes-Corbières) depuis Perpignan. Premier indice : le vent sera de la partie. Et les silex : un fort orage a balayé la région la veille, donc les routes sont jonchées de petits cailloux que le faible trafic n’enlèvera pas de la chaussée pour le lendemain.

L’après-midi, après cette soixantaine de bornes matinales, la journée coule doucement en famille. Dans la soirée, l’ouragan Ludo arrive de son Lannemezan d’adoption, et la soirée se boucle en préparant les bidons et en accrochant le dossard sur le maillot…

Le départ

Tôt le lendemain (Ludo me réveille à 6 heures moins le quart !) nous enfilons nos tenues et filons dans les dernières bribes de la nuit vers le départ, à une vingtaine de kilomètres.

Nous sommes loin d’être en retard… Juste le temps pour Ludo d’apprendre au père de Stéphane Goubert, stupéfait, qu’il n’a jamais entendu parler du coureur pro et que lui, de toute façon, n’a pas la télé et ne regarde pas le Tour ! Bref, une préparation « d’avant-match » désormais habituelle, depuis les « Tigres (Rrrrr !!) » de l’Étape du Tour (voir le CR de cette course).

Mais une fois sur la ligne, chacune retourne dans sa coquille. On n’est pas aux championnats du monde, certes, mais c’est en faisant les choses avec application qu’on en tire la plus grande satisfaction. Alors on oublie les dîners trop copieux et les glaces trop tentantes, les matins trop froids et les midis trop bousculés, on oublie ce qui aurait pu être mieux et ce qui a déjà été fait : on se prépare à quelques heures d’effort, de concentration et de dépassement de soi. Quelques heures à exprimer, à sa manière et à son niveau, ce qu’on est, au milieu des autres.

 

Histoire de se mettre dans l’ambiance, le speaker nous informe : « l’année dernière, 1/3 des coureurs ont abandonné et un tiers ont mis pied à terre avant d’y arriver » ! L’autre tiers ne doit pas boire trop de pastis ! Sur 247 partants, 113 sur le petit et 47 sur le grand parcours sont arrivés au bout. Voilà. Souriez pour la photo, on ne s’attend pas à une franche partie de rigolade…

 

Le départ est donné, en convoi jusqu’au départ réel, à la sortie de Paziols. Le peloton prend assez vite un rythme soutenu. Le vent, ou l’enjeu, ou la nature des coureurs qui le composent (beaucoup de coursiers, je pense, par comparaison aux pelotons plus classiques des cyclosportives), le rendent nerveux. Ça freine, ça relance, ça attaque et ça se fait reprendre…

Ludo et moi, prudemment, remontons jusqu’à la première partie du groupe de tête. Déjà le col d’Extrême (km 11), que nous avons franchis à l’avant, comme une fleur, provoque des dégâts derrière.

Un rythme… d’enfer !

A Durban (km 21), les choses sérieuses commencent : 6 km pour monter au col de la Salce. Les premières pentes font pas mal d’écrémage. Je passe Ludo, qui, sans être mal, monte à son rythme. Je repère aussi les maillots à suivre : Baho, Rivesaltes… Des visages et des vélos connus… Sur le final, le col s’adoucit. Je ne repasse pas la plaque pour autant : je ne l’ai pas encore enlevée !

La descente ne pose pas de problème, mais une première sélection s’est faite. Elle va encore s’accentuer dans le col de Peyre-Peyrouse (km 42), puis sur le plateau (ou le toboggan, plutôt) menant au col de la Gineste (km 50). Dans cet enchaînement, je m’accroche, tout en sentant que l’élastique se tend de plus en plus.

Dans la courte descente sur Palairac, impossible de voir qui est devant, qui est derrière. Ce n’est qu’au col de Ferréol que je peux faire un petit bilan : les routes des courageux et des prudents se séparent. Je prends la route de la prudence. C’est là que je dois interrompre ma conversation avec un autre « expatrié », qui comme moi, habite en région parisienne. Un thurinois d’adoption habitué du site du CSCATALAN.com, qui plus est ! Il se reconnaîtra en lisant ces lignes, qu’il n’hésite pas à m’envoyer un mail (kil10@cscatalan.com), on trouvera bien le moyen de faire quelques sorties ou quelques coursettes ici ou là, à Paris ou à Perpignan !

Bref, lui et les autres courageux prennent la direction des 50 bornes de rab gratuites, et je file, sur Maisons (km 60), avec une bonne avance sur l’horaire, à plus de 35 de moyenne. Tant pis pour le ravito : le vent nous pousse, un bahonenc et moi, vers Tuchan. Dans le faux plat descendant qui précède Padern (km 68), nous reprenons un troisième larron. L’entente est bonne entre nous, et à l’occasion de la remontée qui précède la plongée sur Tuchan, nous pouvons apercevoir le groupe de tête, à quelques minutes devant nous.

Chacun de nous trois fait sa part de boulot, tout en redoutant, au fur et à mesure qu’on s’en approche, le Mont Tauch qui nous domine depuis quelques km déjà, puisque nous le contournons pour en trouver l’entrée.

Le vélo est un sport dur, et parfois ingrat : à quelques hectomètres de Tuchan, le malheureux sociétaire de Baho touche ma roue et est jeté à terre. Nous ralentissons immédiatement, avertis de l’accident par le fracas de la chute. Quelques instants après, il se relève[2], entouré par les véhicules qui se sont arrêtés à sa hauteur. C’est l’essentiel, et nous reprenons notre route vers le pied de la dernière ascension, en espérant qu’il pourra y goûter aussi.

Le plat de résistance

Comme pour dédramatiser les 8 km d’Enfer qui nous attendent, et comme pour chasser l’image amère que nous laissons derrière nous, d’un compagnon d’infortune, nous discutons de tout et de rien, avant d’attaquer la grosse conclusion de la journée.

Le passage à Tuchan nous permet de prendre un peu d’eau, car la matinée avance et le soleil commence à produire son effet. Alors que le dur n’a pas encore vraiment commencé, je croise mon père sur le bord. Une petite tape dans la main pour se donner du courage, et c’est parti.

J’ai vite senti que j’encaissais mal les pourcentages, dès qu’ils dépassaient les 10% (ce qui, malheureusement, est la règle au Mont Tauch). Mon compagnon me lâche. Le speaker, au passage au pied, nous annonçait 8 concurrents devant. Je crains fort, à ce moment là, qu’il faille s’accrocher pour rester dans les 10 !

Le reste de l’ascension me prouva que je me trompais : c’est pour rester dans les 20 que j’ai dû m’accrocher ! Pourtant équipé d’un 34x23, les passages à 15%, puis 20%, à partir du 5ème km (les 4 précédent m’ayant déjà pas mal entamé), m’ont été fortement préjudiciables ! Une demi-douzaine de coureurs me déposent entre le km 4 et le km 2. Je n’arrive pas à mettre en route. Dans un passage particulièrement pentu (dans la redescente, j’étais à 45 à l’heure rien qu’en lâchant les freins, en 20 mètres : d’ailleurs, penser à changer les patins… j’en ai laissé la moitié dans l’exercice !), je dois déchausser, car à force de zigzaguer je me suis mis en travers. Un spectateur m’aide à repartir. A 2 ou 3 km du sommet, Anthony, de Baho, arrive à ma hauteur. Juste le temps pour lui de me donner un peu d’eau, moi de le remercier, et il disparaît déjà au bout du virage. Je n’arrive toujours pas à embrayer, comme scotché à  la route qui se dresse devant moi. Je me fais encore passer par quelques coureurs… Les gros pourcentages ne sont vraiment pas pour moi ! Heureusement, ça s’adoucit un peu, mais dans le dernier kilomètre et demi, on prend vent de face, tant et si bien qu’un dernier coureur me passe encore à cent mètres de la ligne.

Une fois l’arrivée franchie, je suis tellement exténué que je n’arrive pas à penser à quoi que ce soit. La gorge me brûle mais je me force à boire un peu de soda. Je n’arrive pas à le finir. Le vent et l’altitude me forcent à redescendre, prudemment, compte tenu des coureurs qui montent encore (Allez Ludo, allez !) et de la pente, vertigineuse.

Il me faudra près d’une demi-heure en bas pour bien récupérer. Le retour en vélo jusqu’à Maisons nous permettra aussi d’éliminer quelques toxines…

A l’année prochaine !

En tout cas, ce fut une superbe matinée : l’organisation sans faille, qui a su rectifier les tout petits défauts de l’année dernière (par exemple en installant dans le Tauch des ravitaillements liquides à intervalles réguliers), soucieuse de respecter l’environnement, et l’ambiance sympa, bon enfant, feront de cette cyclo un rendez-vous annuel incontournable. Les vacanciers comme les Catalans, les Languedociens et les autres ne devraient plus manquer cette cyclo remarquable. Une région qui à ce point est faite pour le vélo doit d’ailleurs devenir le coin préféré des cyclistes de tous bords !

Le bilan, d’ailleurs : 90 inscrits de plus qu’en 2004 (336 partants) et 287 coureurs à l’arrivée (178 sur le petit circuit et 109 sur le grand).

Classements

(in extenso sur http://www.enferdumonttauch.com/index.php?menu=resultatsp) :

Classement petit parcours (85 km) :

Nom - Prénom

CLUB

PLACE

TEMPS

MOY

BOURDINIERE Florent

CC LIFFRE

1

2h40'08

31,848

FRANCE Dorian

LATTES CYCLISME

2

à 0'31

31,746

BRARD Alexandre

CYCLE POITEVIN

3

à 3'44

31,122

DELFOUR Grégory

GS COURSAN NARBONNE

4

à 4'14

31,028

ROBERT Lilian

CC SIGEAN

5

à 6'09

30,670

RODRIGUES Antonio

TEAM VELO SERVICE

6

à 6'40

30,575

FERRER Philippe

VS NARBONNAIS

7

à 7'43

30,384

LAURES Mathieu

ROC EVASION

8

à 9'22

30,088

BALAUDE Jean François

VERSAILLES SPORTIF

9

à 10'30

29,888

ISABAL Philippe

NL

10

à 10'45

29,844

VALLE René

GS COURSAN NARBONNE

11

à 11'30

29,714

GROSJEAN Jacques

NL

12

à 11'32

29,708

LE BOZEC Jean Paul

UC CESSON SEVIGNE

13

à 12'20

29,570

MORENO Anthony

SC BAHO

14

à 12'23

29,562

JARDI Marc

VS NARBONNAIS

15

à 12'36

29,525

BOUSQUET Jérôme

AUDAX NARBONNAIS

16

à 12'56

29,468

POUX Eric

COLOMIERS

17

à 13'46

29,327

BACO Joan-Manuel

CS Catalan

18

à 14'00

29,287

DAFFOS Emmanuel

NL

19

à 14'18

29,237

HERRADA Daniel

SC BAHO

20

à 15'13

29,084

...

BLANCHARD Patrick

AUDAX NARBONNAIS

88

à 39'04

25,602

DEVELAY Ludovic

LANNEMEZAN

89

à 39'33

25,540

JULVE Frédéric

VS NARBONNAIS

90

à 39'35

25,536

MAZERD Jean

CC RIVESALTES

177

à 2h06'1

17,808

VERGNES Yvan

NL

178

à 2h10'3

17,545

Classement grand parcours (137 km) :

Nom - Prénom

PLACE

PLACE par CAT

TEMPS

MOY

DIPLOME

ANSIEUX Nicolas

1

1

04h14'26

32,307

OR

MICHAUD Stéphane

2

1

à 4'49

31,706

OR

BEDU Sebastien

3

2

à 6'11

31,540

OR

GOU Eric

4

3

à 7'28

31,386

OR

ROUCHON Vincent

5

4

à 8'13

31,296

OR

LACOMBE Stéphane

6

2

à 9'38

31,128

OR

MALARD Patrice

7

1

à 10'17

31,052

OR

PORT Grégory

8

5

à 10'25

31,036

OR

LEBRUN Valérian

9

6

à 14'07

30,608

OR

LEMAITRE Thomas

10

7

à 15'59

30,397

OR

CASENOVE Eric

11

8

à 17'37

30,215

OR

BISBAL Frédéric

12

3

à 17'39

30,211

OR

CLEMENT Philippe

13

2

à 18'43

30,093

OR

BIAU Sébastien

14

9

à 20'03

29,947

OR

PINATEL Antoine

15

1

à 20'17

29,921

OR

MOUNIER Christophe

16

4

à 21'08

29,829

OR

DEL SOCORRO Michel

17

5

à 21'15

29,816

OR

HIDALGO Jean Philippe

18

3

à 21'58

29,739

OR

COTE Serge

19

2

à 23'53

29,534

OR

RAYNAUD Franck

20

6

à 24'19

29,488

OR

 



[1] La douleur est temporaire. Elle ne durera qu’une minute, une heure ou un an, mais elle finira par s’atténuer et quelque chose d’autre prendra sa place. Abandonner, par contre, c’est pour toujours.

[2] Finalement, il souffre d’un traumatisme au niveau de nez mais pas de fracture. Bon rétablissement !

Joan

 

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