Itinéraires en Roussillon
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La Stephen Roche 2005 |
Temps doux (20°C), saucée à mi-parcours (au moins 1/2 heure de grosse flotte) : ça n’arrange pas les choses ! Sinon super parcours (comme d'hab), et course excellemment encadrée : pas un carrefour sans signaleur, des motos en nombre, et des ravitos sympas... Après
quelques Km d’échauffement, Pierre et moi rejoignons le sas de départ, sous
le regard d’Aurélie, qui fera le petit parcours, dont le départ est donné
plus tard. Dans la bousculade, Pierre est plus malin que moi, et se place au début
du sas. Je suis derrière, et le sas est trop compact pour que je puisse
avancer… Vers 8 heures 30, la course Elite s’élance. Alors les sas (1-200 ;
200-600 ; 600 et plus) s’entassent. Avec mon dossard 667, je ne suis pas
des mieux placés, mais je commence à être rompu aux remontées sauvages !
Sauf que là, ça part à fond la caisse. Comme rarement : le compteur se
stabilise à 60 km/h dans les grandes lignes droites qui nous éloignent de
Cergy.
Quand le
peloton s’éclaircit un peu, et que les routes tortueuses du Vexin français
permettent d’apercevoir la tête, je constate que je suis dans le premier
peloton, secoué de quelques attaques qui n’aboutissent pas. Mais au moins 200
types me séparent de la tête. Vu le rythme et la largeur de la route, pas
question d’envisager une remontée. J’aperçois
un maillot des Cycles Laurent, porté par le dossard n° 15. Peut-être le fils
de l’ancien pro ? Je me dis que de toute façon, c’est la bonne roue,
et je m’attache à la suivre. Bien m’en a pris, car il roule bien :
remonte au bon moment, sens les bosses arriver, donc je calque ma course sur
lui, quand il est à portée de vue. Ça roule
vite, aussi bien dans les montées (je passe rarement le petit, lui préférant
le 50*17 ou 19 pour pouvoir renchaîner plus vite au sommet), que dans les
descentes (je flirte avec les 80 km/h dans une grande descente en ligne droite,
sur trois voies : je pense que le rond-point d’en bas sent encore le brûlé
des freinages appuyés). Kilomètre
après kilomètre, le peloton s’éclaircit : par l’avant, puisque nous
sommes rejetés dans un deuxième groupe vers la côte de Vienne/Arthies (km
60), mais aussi beaucoup par l’arrière. Les longs faux-plats, les virages, et
quelques bordures (même si le vent est assez faible) sont propices aux
cassures. La course, moins soumise à la gagne, se calme alors un peu, pour
nous. Mais ce n’est que temporaire… Surtout que dans la côte Sainte Geneviève,
après l’accalmie où chacun pend soin de boire et de manger, l’averse
annoncée commence à tomber. C’était prévu, mais ce n’est pas moins désagréable.
La pluie désorganise un peu le peloton. Je perds mes lunettes dans la descente
qui suit une longue montée en lacets sur une falaise calcaire (je les avais
mises sur mon casque, et en me retournant pour regarder qui suivait, elles ont
été emportées par le vent). Pour moi
c’est la grosse galère : sans lunettes sous une pluie battante, qui
fouette, j’ai du mal à rester dans les roues tellement ça pique. En plus, la
pluie rince les tampons de mon casque et toute la sueur d’une saison me tombe
dans les yeux. Dans les descentes, je plisse les yeux à les fermer tellement
les gouttes martèlent mon visage. Du coup, je ne perçois plus que des formes
devant moi, que je m’efforce de suivre, les patins de freins sur les jantes.
Il faut environ 3 fois plus de distance pour s’arrêter dans ces conditions,
et quand on ne voit pas l’éventuel obstacle, c’est encore plus difficile…
Gentiment,
les pelotons se scindent, et un groupe d’une trentaine se forme, avec moi
dedans. Il y a là quelques costauds, que Laurent, des courageux et moi tentons
d’aider. On tourne bien, raisonnablement. Tout le monde suit. L’idée est
qu’en s’organisant, on sortira plus vite de cette situation très peu
confortable, sous la pluie battante… À la faveur d’une côte longue
et raide, le groupe s’ouvre. J’ai un peu de mal à suivre la dizaine de
costauds, mais je parviens quand même à maintenir un écart que je pourrai
combler plus tard. Je sais que
le ravito n'est qu'à quelques centaines de mètres : je le connais d'autant
mieux que c'est celui où j'avais explosé l'année dernière. Aujourd'hui je
suis bien mieux, mais mes pro-light me trahissent (exactement comme à la
Laurent Jalabert). Conclusion : arrêt pipi, changement de chambre, prise de
poignée de bananes coupées et verre de coca. Je repars tranquille en attendant
un groupe. Le groupe
apparaît enfin, je me souviens qu’une descente avec deux bonnes épingles
serrées arrive, et je maintiens un écart suffisant pour avoir une route
« claire », afin de choisir mes trajectoires : je suis sur le
point de me faire reprendre passé le second virage. J’ai eu
une bonne intuition en me ménageant une descente solitaire, car un grand bruit
derrière m’apprend qu’un des poursuivants a glissé dans l’épingle, un
peu à la Hincapie dans la dernière étape du Tour. Pas de bobo non plus pour
lui, mais ça calme le groupe, qui ne me rejoins réellement que dans la montée
du golf, juste après. Mais ce
n’est que quelques hectomètres plus loin que l'histoire des pchiittt et des
petites bulles reprend… Là, c'est
plus embêtant : je n'avais pris qu’une chambre... Je m'arrête au niveau d'un
groupe de signaleurs, me disant que si Pierre est devant et que je ne l'ai pas
vu, j'ai gagné un voyage gratuit dans la voiture balai. Quelques
temps plus tard (le temps d'être super pote avec les signaleurs), un groupe
passe avec dedans... Pierre mon sauveur !! Il me jette une de ses chambres au
passage, et je peux réparer... Je repars
tranquille, un peu désabusé. Couvert de boue et de poussière de freins…
Mais les jambes sont là et la pluie a cessé. Autant faire tourner le moteur
pour le week-end prochain (le grand prix des Buttes Chaumont, probablement). Je
reprends des coureurs isolés, puis avise un mec taillé comme une lame :
un rouleur certainement. Je lui propose de collaborer pour reprendre le groupe
devant. On s’y met, chacun au boulot. Finalement, on reprend le groupe de
devant, puis encore celui après, et après, et encore après… Un petit
groupe fait de bric et de broc se constitue comme ça. Moi, je n’ai plus rien
à perdre, je roule. Un des gars me confie qu’il doit être arrivé dans 10
minutes pour le diplôme d’Or dans sa catégorie. On embraye donc. Je crois
qu’à la fin, il l’a eu, l’Or (v. classement in fine).
Un petit
vent de dos nous rapproche encore plus de l’arrivée. Les côtes sont passées
à l’économie, mais la dernière franchement raide, fait casser notre petit
groupe. Mon rouleur et moi nous retrouvons avec un autre gars, qui ne paie pas
de mine mais qui prend très bien sa part de boulot. Nous rentrons ainsi sur
Cergy, à bon rythme. Le rouleur se laisse décrocher, certainement pour
profiter de l’arrivée dans l’agglomération, et j’emmène mon collègue
jusqu’à la ligne. Pierre est
déjà là, bien sûr, avec Aurélie (qui a évité la pluie) et nous goûtons
avec plaisir à des vêtements secs et à un petit déjeuner sur l’herbe,
doucement caressés par le soleil qui pointe, enfin, le bout de ses rayons. En d'autres
termes, « faudra revenir avec des pneus moins pas fait pour la pluie... »
Joan |
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