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Grand Prix Jacques Bosco |
Ce 15
août se courrait le Grand Prix Jacques Bosco, organisé par le BC des Escaldes,
un club historique du département. Le départ est donné à Ria (commune de
Ria-Sirach, près de Prades) et l’arrivée à Nohèdes, petit village perché
500 mètres plus haut. J’arrive tôt, de Perpignan. Seb doit me rejoindre de Thuir et Stéphane et mon père arriveront de Maisons, dans les Corbières. Corbières où j’ai fait un stage intensif d’une semaine, dans des paysages magnifiques, sur les terres cathares, à gravir et descendre des routes jamais plates. C’est un terrain de jeu magnifique, que l’Enfer du Mont Tauch emprunte largement. Et c’est un terrain de jeu très bénéfique, puisque des repas de ma mère aux siestes pieds au mur, en passant par 3 heures quotidiennes de vélo, j’y ai acquis un niveau de forme optimal. Un repos actif qui va payer ce matin, je n’en doute pas. Je me
prépare longuement, seul et concentré. Je pars tôt dans ce contre-la-montre
en côte. L’année dernière, j’avais reconnu le parcours avec Seb, mais
nous n’avions pas fait la course. Cela étant, une reconnaissance « à
blanc » ne vaut pas l’épreuve de… l’épreuve : entre une montée,
même dynamique, sans chrono, et une montée avec un dossard dans le dos, il y a
un monde. Quelques
tours de roues sur les pentes, pour tester les braquets et chauffer la machine.
La route est très gravillonnée. Cela ne sera délicat que dans la courte
descente. Je roule tranquille jusqu’à l’amorce des 5 derniers km, qui sont
les plus durs. Là, j’attaque un peu plus fort, sans aller jusqu’en haut
pour ne pas laisser de forces. Je
redescends, me change, m’alimente (boisson énergétique et banane). C’est
alors que Seb arrive. Nous nous saluons, mais chacun est déjà un peu dans sa
course. Il part s’échauffer à son tour sur le parcours, et je vais faire
quelques sprints en côte. Puis
vient le moment de s’installer sur la ligne de départ. Les concurrents
partent de minute en minute, et il y a encore une demi-douzaine de coureurs
avant moi. Cela laisse le temps de discuter un peu sur la ligne. Puis
vient mon tour. Il reste une minute. Le dernier concurrent qui me précède
part. Là c’est la bulle qui se referme. 30 secondes. Je pose ma roue avant
sur la ligne de départ, une main sur la barrière. 15 secondes. J’enclenche
ma cale. 10. Une grande inspiration. 5,4, 3, 2, 1… C’est
parti. Les premiers mètres, mains en bas, bien posé sur la roue arrière car
le sol est gravilloneux. Arriver le plus rapidement possible à la vitesse maxi
tout en gardant la motricité idéale. Au bout de 500 mètres je suis déjà en
détresse respiratoire, mais je sais que les premiers 8 km sont faits pour moi :
les pourcentages restent raisonnables et je dois gagner du temps sur cette
portion. Tant pis pour la prudence. Je garderai la plaque le plus longtemps
possible. Les quelques spectateurs et leurs encouragements accentuent l’effet
tunnel : une route, une trajectoire, et faire corps avec la machine en
s’engouffrant dans un tube dont les parois sont un peu floues. L’effort
de contre la montre est un effort très particulier. Solitaire, absolu. Sans
concession. Quand on aime ce sport, c’est agréable de se donner à fond.
J’ai l’expérience des gentlemen de l’automne dernier, avec Benoît. Je
sais qu’on n’est jamais vraiment à la limite, et que souffrir est une
science. Je négocie
la première partie à bloc, car je sais qu’une petite descente la conclut.
Dans cette descente, mon père, Jean, et Stéphane, m’attendent avec la
voiture. Je traverse le hameau à fond la caisse, au milieu des cris des
villageois. Ensuite,
une route dont les pourcentages restent là aussi assez souple nous emmènent
vers les 5 derniers km, les plus durs. J’ai la voiture dans le dos, ce qui me
motive encore plus. Je passe, les uns après les autres, des concurrents plus
prudents. Un
petit pont, un autre hameau, un virage à droite et c’est l’entame du gros
de l’ascension. Je passe le petit plateau tout en veillant à ne pas trop
mouliner. Ces 5 derniers km me sont moins favorables, je finis à l’énergie,
franchement dans le dur sur la fin. Meilleur
temps provisoire en haut, je finirai finalement 5ème au scratch,
devant des ténors du département, et 1er en 3ème catégorie
(voir le classement par ailleurs). Ne pas
dire que monter sur l’estrade, coupe en main, devant mon père (et devant mon
président), fut une grande fierté, serait mentir par omission. Ce fut un grand
moment pour moi : le premier bouquet de ma modeste carrière, et le premier
du Cyclo Sport Catalan, qui en verra bien d’autres ! Pour
goûter encore plus longtemps ce plaisir, je finirai la journée an enchaînant
par le col de la Llose, juste pour le plaisir de rouler… Joan |
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